Aujourd’hui on va essayer d’améliorer un peu le confort de vie dans la nature ! On vous a déjà expliqué comment construire un abri, comment trouver de l’eau ou comment tester un aliment. Dans cet article, je vais vous parler un peu de quelques techniques pour faire un feu, du matériel aux précautions à prendre, en passant par les différents choix. On n’en a pas encore beaucoup parlé dans nos articles, mais pour le coup ça relève parfois de la survie. Quand il fait vraiment froid, un feu bien fait, bien positionné et un abri correct peuvent radicalement changer votre nuit.

Choisir l’emplacement

La première chose à faire, avant même d’aller chercher du combustible, est de déterminer l’endroit ou vous ferez votre feu. Pour cela, plusieurs éléments sont à prendre en compte:

  • D’une part, la sécurité ; évitez de mettre le feu à une forêt en ne vous mettant pas en dessous de branches d’arbres basses, évitez les zones d’herbe trop sèches ou de feuilles mortes. Vous pouvez par exemple retirer les feuilles mortes avant de faire votre feu. Faites le sur au moins 1m50 autour de votre foyer, et gardez les feuilles pour éventuellement lancer le feu. Évitez également d’être trop près des véhicules ou des tentes (pensez au sens du vent)
  • D’autre part, par rapport à votre campement : les deux emplacements doivent en fait être choisis simultanément. Pour cela prenez en compte le sens du vent pour ne pas être enfumés toute la nuit ou mettre le feu à votre tente. Vous devez également être assez proche du feu pour vous permettre de sentir son effet en termes de chaleur.

 

Allumer un feu

Pour allumer un feu, vous avez de nombreuses possibilités. Sur certains sites vous trouverez de magnifiques techniques pour démarrer un feu en utilisant une loupe (ou de l’eau en guise de loupe) et la lumière du soleil, ou encore en frottant des silex. Si votre but est de vous amuser, vous pouvez vous renseigner sur ces techniques mais -même si ce sont les techniques historiques de maîtrise du feu- d’un point de vue survie et préparation elles ne sont ni très efficaces ni réalistes.

Globalement, il y a 4 possibilités pour faire du feu:

Pas besoin de vous expliquer ce que c’est… C’est vraiment la base, 10 briquets répartis dans deux poches absolument étanches devraient vous permettre de ne jamais manquer de feu. Pour quelques euros et quelques dizaines de grammes, c’est quand même pas mal. Il faut tout de même être prudent car s’ils prennent l’eau ils peuvent mettre du temps à sécher (d’où l’intérêt d’avoir deux poches séparées). C’est pour moi la solution optimale, et acheter 50 briquets bic que l’on répartit un peu partout, chez soi, dans sa voiture, dans son EDC et dans son sac d’évacuation me semble une précaution extrêmement rentable étant donné le peu d’investissement qu’elle représente.

Un Zippo présente l’avantage d’être étanche, en dehors de la fente entre le couvercle et le corps. Ainsi, un simple élastique ou quelques morceaux de bon scotch permettent de le rendre parfaitement étanche. L’idéal pour cela est d’utiliser une section de chambre à air, afin d’obtenir un élastique large et très résistant. De plus, un Zippo, s’il est mouillé peut être démonté, et en changeant la pierre et la mèche on peut très rapidement le réutiliser s’il a été humidifié (s’il était vraiment très humide, vous pouvez éventuellement faire brûler de l’essence un peu partout sur le ZIPPO. A utiliser avec modération cependant.). L’inconvénient est que si vous voulez en avoir plusieurs cela revient un peu plus cher que les BIC. De plus il vous faut acheter de l’essence, des pierres et des mèches de rechange (et je vous conseille de prendre au moins 2 bidons d’essence d’avance, moi j’en ai toujours 5  chez moi.) Du point de vue des avantages, les Zippos sont garantis à vie. Ce n’est pas forcément la garantie en elle-même qui nous intéresse mais le fait qu’elle montre que vous pouvez compter sur sa qualité à long terme, là ou des BIC pourraient peut être ne plus fonctionner après 15 ans dans un sac d’évacuation.

  • Le Firesteel.

Un peu moins gadget que la loupe, mais pas beaucoup plus efficace. ça pèse pas moins lourd, c’est cher, ça s’abîme avec le temps (rouille notamment), ça prend du temps et de l’énergie, et ça nécessite des combustibles très très inflammables… Bref, pas beaucoup d’avantages, si ce n’est le fait que ça sèche extrêmement vite comparé à un briquet. Et puis, vous avez déjà vu quelqu’un dans l’histoire récente utiliser un firesteel en situation d’urgence? 🙂

  • Les allumettes.

Certains les préfèrent aux BIC alors j’en parle ici. En gros c’est très semblable aux briquets BIC en termes de caractéristiques etc. ça coûte un peu plus cher par allumage (un BIC= 2000 allumages en moyenne), c’est moins résistant à l’eau (un BIC met du temps à sécher mais des allumettes vous avez de bonnes chances de ne jamais pouvoir les réutiliser), il faut la plaque pour les gratter… ça prend plus de place et fait environ le même poids. Après, c’est peut être un petit peu mieux pour allumer un feu, mais enfin la différence ne vaut pas le coup des inconvénients à mon goût. Mais ça reste tout à fait viable malgré tout !

Le combustible

Combustible de lancement

Pour lancer votre feu, il vous faut un combustible très inflammable comme du papier (journal sec par exemple), des feuilles mortes ou de l’herbe sèche. C’est ce « sous-foyer » que vous allumerez en premier et qui, en brûlant rapidement et assez fort, permettra de mettre le feu au reste.  Dans le cas où vous n’avez pas de papier et où les combustibles que vous trouvez ne sont pas assez bons (un peu humides ou trop verts), vous pouvez utiliser un peu d’essence de Zippo pour aider le feu à partir ! (Attention cependant, ça s’évapore extrêmement vite donc il faut allumer tout de suite après.)

Dans le cas où le sol est vraiment trop humide, on peut creuser un peu afin d’atteindre de la terre un peu plus sèche. Il est généralement facile de creuser dans ces conditions.

Le bois

Avant de lancer votre feu, il vous faut aussi ramasser du bois d’avance. Il vous faudra des brindilles ramassées par terre ou dans les arbres (évitez les branches vivantes car ça ne brûle pas bien en plus d’être mauvais pour l’arbre), puis des morceaux de bois de tailles progressives jusqu’à atteindre la taille qui vous convient pour votre feu. Les branches mortes sur les arbres sont en général moins humides que celles qui sont tombées par terre. Rappelez-vous qu’il vaut mieux avoir du bois humide (que vous pouvez faire sécher rapidement en le laissant à côté du feu) que du bois vert qui brûle très mal. Si vous souhaitez avoir des bûches qui brûlent plus longtemps cependant, évitez du bois trop sec (une fois que votre feu est bien parti, vous pouvez vous permettre de mettre du bois un peu plus « vert ».)

Par la suite, alimentez votre feu, toujours de manière régulière et sans à-coup, afin d’une part d’éviter de l’étouffer, mais aussi d’éviter qu’il ne prenne de trop grandes proportions.

Choix du type de bois.

Généralement, on n’a pas un choix de bois très large pour faire son feu. Cependant, il arrive quand même qu’on ait 3 ou 4 espèces d’arbres et il peut être intéressant de savoir choisir le bon. Voici un tableau que j’ai trouvé sur un site de scoutisme

tableau feu

Bien que j’en ai déjà parlé, j’insiste vraiment sur l’importance du choix d’un bois sec autant que possible (sec par opposition à vert). C’est vraiment très important, quand on sait que du bois vert délivre environ 2 fois moins d’énergie que du bois coupé depuis un an, sans compter le fait qu’il est très dur à faire brûler, dégage beaucoup de fumée, etc.

Choix du type de feu

Pour se chauffer

feu bûcher Le meilleur feu pour se chauffer est le feu en bûcher. Pour le faire, mettez un foyer au centre, et construisez un échafaudage tout autour (l’image est trompeuse: il faut  mettre du bois seulement sur le côté pour faire des « mûrs » et laisser l’intérieur  « vide », afin d’y mettre du bois de taille progressive. Refermer ensuite le  toit, en n’oubliant pas de laisser un trou pour allumer le feu ! Puis lancez-le. Ce feu consomme énormément de bois vite mais fournir beaucoup de chaleur également rapidement ! Vous pouvez construire un mur à l’opposé du feu par rapport à vous, qui servira de « réflecteur » de chaleur (cf notre article sur les abris)

Pour cuisiner

feu polynésien 1 Pour cuisiner, le feu Polynésien est idéal; creusez un trou dans le sol, d’environ 40 cm de profondeur et 30 cm de diamètre au fond (un peu incliné comme sur le dessin. Vous pouvez alors y faire un feu qui sera quasiment intégralement protégé des intempéries. Une fois le feu lancé, recouvrez-le intégralement de bois, et créez une arrivée d’air comme sur le deuxième dessin.feu polynésien 2 Pour cela, creusez un trou tout en profondeur juste à coté du feu et cassez simplement la paroi en bas (ne faites pas votre conduit trop large ou votre feu brûlera trop fort. ) En fonction de ce que vous avez à cuire (besoin de braise, flammes…) choisissez le bon moment de votre feu. Cette technique a également l’avantage de créer un « four » extrêmement chaud avec les braises une fois que le feu est éteint (pain, etc.)

 Pour s’éclairerfeu tipi

Parfois, un feu peut permettre d’éloigner les bêtes sauvages, et puis parfois il fait chaud, on a déjà mangé, et puis on a quand même envie de faire un feu, parce que c’est sympa et que ça met un peu de baume au cœur… Dans ce cas, vous rechercherez principalement à faire un feu qui éclaire. Pour cela, il faudra faire un feu « en tipi » ou « pyramide », qui ne consomme pas trop de bois et fait de belles flammes

 

Voilà, ce sont des notions de base mais déjà si on respecte tout ça il est rare qu’on n’arrive pas à avoir un feu correct. Quoiqu’il arrive, soyez toujours très prudents avec le feu ! Il peut vide devenir plus fort que vous, malgré ce qu’on pourrait penser…

N’hésitez pas à partager cet article s’il vous a plu, à nous laisser vos remarques ou questions en commentaires et à liker notre page Facebook, ça aide pas mal ! Merci à tous, vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire et vos retours font vraiment plaisir à entendre !

 

Paul

 

18 COMMENTAIRES

  1. Bonjour et bravo pour cette compilation d’articles.

    Petit truc qui pourrait être utile au cas où.
    Si l’on ne dispose pas d’essence à briquet comme mentionné dans l’article, le gel hydro-alcoolique est un excellent combustible qui peut permettre de démarrer un feu en cas de conditions difficiles.

    Bonne continuation

  2. pour allumer un feu, même sous un orage, une boule de laine d’acier (extra-fine) étalée, et une pile de 9V mise au contact de la laine d’acier,, départ instantané…

  3. Pour allumer le feux, un allume feux en silex peut être très utile, puisque c’est petit et on n’a pas besoin de trainer de l’essence. Sinon, il existe des allumettes imperméables et il est toujours possibles de partir une allumette avec une roche si l’on a plus la plaque pour les gratter. Pour partir le feux un bouquet de très petites branches secs avec de l’écorce de bouleau et attaché à un bout que l’on pose de manière à ce qu’il fasse un tipi dans le fond du trou de feu fonctionne très bien. Pour alimenter le feu, il y a une technique assez simple baptisé la branche du paresseux consiste à mettre une grosse et longue branche sur le feu (il faut que le feu soit dans un trou) et ainsi on a juste à la pousser quand le bout au-dessus du feu a fini de brûler il faut aussi mettre d’autre branche, mais on en a besoin en plus petite quantité.

  4. Une critique seulement, ne JAMAIS faire de feu dans un trou en milieu forestier. Gros risque de feu de racine. J’y ai eu affaire une fois dans le cadre du scoutisme, ben ça fait très peur.

  5. Pour allumer un feu, rien ne vaut un Zippo. La flamme n’a rien a voir avec celle d’un briquet BIC, et en plus, un briquet zippo est garanti à vie. Et entre nous, c’est quand même beaucoup plus classe, on peut faire des figures sympa :).

    Etant adepte de scoutisme, c’est vrai qu’il faut respecter certaines règles de sécurité pour l’allumage en forêt : très bon article !

  6. En lisant un article sur l’équipement des pilotes de l’armée suisse, j’ai appris qu’ils ont notamment avec eux un tampon hygiénique (pour femme si, si).
    Emballé sous vide de manière compacte il prend peu de place et se voit protégé de l’humidité, une fois ouvert il peut servir d’allume-feu (j’ai pas essayé, j’imagine qu’il faut l’eclater/l’aérer un peu). Il peut aussi servir de petite compresse en cas de blessure.
    Et au pire….on peut dépanner une dame.. (gentleman????)(quand bien même c’est un manque dont elles se prémunissent très bien).

  7. J’utilise un allume gaz flexible , à gaz , piézoélectrique , rechargeable , que je glisse à l’intérieur du bûcher pour accéder directement aux brindilles . Ainsi même avec du vent , la flamme de l’allume gaz ne peut pas être soufflée . Il va de soi qu’il faut aussi avoir dans sa besace la petite bouteille de gaz de recharge . Il existe aussi des allumettes  » Tempête  » qui une fois allumées , ne peuvent plus s’éteindre jusqu’à combustion complète , même jetées dans l’eau . Dans un tube de vitamine C vide , j’ai toujours un morceau de sopalin en rouleau , imbibé de pétrole , c’est un excellent allumeur dont la combustion dure 10 mn .

  8. Je rajouterai, mais que dans le cas où on doit avoir bien chaud (en hiver par ex) et qu’être vu n’est pas un problème, c’est de faire plusieurs feux (avec toutes les précautions à prendre dont vous parlez), autour de vous, et vous au milieu. Par ex, disposez 3 foyers en triangle autour de votre bivouac si vous n’avez pas de tente, et dormez au milieu. Cela permet d’avoir bien chaud, et cela éloigne les bêtes sauvages de vous aussi.

  9. Bonjour, il y a un petit « truc » simple pour être sur de démarrer un feu même sous la neige.

    Que ce soit avec un briquet , une allumette la flamme ne dure pas très longtemps. J’allume donc d’abord une bougie qui permet de profiter d’une flamme de manière confortable
    En plus on n’utilise jamais la bougie d’un seul coup , elle peut donc servir longtemps , ça ne coûte pas cher , il y a d’autre utilisations possible avec celle-ci et c’est assez facile à fabriquer au cas ou ..

    Voilà pour ma petite astuce, même si je n’ai pas encore parcouru tout le site que je découvre. un grand bravo à vous

  10. Merci beaucoup pour ce topau sur le feu. Les rappels fond toujours du bien. Cependant, si il faut savoir allumer un feu, il serait bien de savoir l’éteindre. Pourriez vous nous donner quelques techniques en cas de pertes de maîtrise du feu de bois?
    De plus dans un environnement hostile il est peut être préférable de ne pas se faire repérer par la lumière. Le feu n’est donc pas a utilisé en toutes situation.
    Enfin, ne faut-il pas une fois le feu éteint, en enlevé toutes trace: ce serait utile pour l’environnement direct du foyer, et pour ne pas laisser d’indices de passage à cette endroit?
    En savez vous plus sur ses sujets? Merci bien pour l’initiative, A bientôt! G.B.

    • Merci pour votre commentaire.
      Une fois qu’on a perdu le contrôle d’un feu il est trop tard… L’essentiel est donc la préparation pour éviter que cela arrive c’est-à-dire surtout bien dégager la zone autour du feu pour qu’il n’y ait pas de combustible indésirable à proximité.
      Concernant l’environnement hostile, évidemment il est préférable de ne pas faire de feu. Un feu est très difficile à faire disparaître complètement, surtout pour la fumée et l’odeur. Pour moi la meilleure solution dans un tel environnement est de réaliser son feu dans un trou qui fait approximativement la hauteur des flammes. Cela évite que les flammes soient visibles et permet surtout de reboucher le trou en partant. Lorsque vous rebouchez le trou, tassez bien le sol que vous remettez par dessus le foyer. Le but est vraiment d’étouffer le feu. Si le feu n’est pas correctement étouffé il va réchauffer l’humidité contenu dans la terre au-dessus et produire une épaisse fumée blanche… visible de très loin.

      • Attention au feu rampant sous la terre, surtout dans les régions de tourbières !
        Enterrer son feu de camp peut être à l’origine d’un feu de forêt.

    • L’idéal est de creuser un trou pour y allumer le feu , pour l’éteindre, combler le trou avec les matériaux que l’on avait retiré ( Terre ) , ou bien pisser sur le feu !!!

  11. Salutations les jeunes,
    Bravo pour votre site déjà, ça fait du bien de voir que les jeunots ne s’intéressent pas tous qu’à leurs ipads et aux connasses de nrj12.
    Si je peux apporter mon petit conseil c’est que le feu c’est bien d’en avoir mais il faut absolument pourvoir s’en passer. Si il pleut il sera quasi impossible d’en faire. Je m’impose d’en faire le moins possible sauf pour faire bouillir de l’eau.

    Par ailleurs, j’ai essayé d’acheter un couteau sur amazon en passant par votre site et je n’ai pas pu finaliser la transaction, auriez vous la possibilité de voir avec eux si il n’y a pas un problème de connexion ?

    Merci à vous et continuez, même sur des trucs de bases ça vaut le coup de se rafraîchir la mémoire.

    A bientôt

    • Merci beaucoup pour votre commentaire.
      Concernant Amazon tout est en ordre de notre côté, le problème doit venir de chez eux. Réessayez une autre fois ça devrait fonctionner, on n’a jamais eu de problème jusqu’à présent !
      A bientôt j’espère !

      • surprenant. Pouvez-vous me décrire un peu plus ce qui s’est passé par mail (ou me donner une adresse mail valide) ? Merci pour vos retours !

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